Au Jas de Bel Argent, le choix de mener nos cultures en bio a été, dès le départ, sans détour. Le "Bio", un grand mot, utilisé à tout bout de champ. Mais comment ce principe est-il appliqué ? Que représente-t-il ?

En quelques mots, voici comment nous cultivons "bio" :

• Le désherbage : L'ennemi numéro 1 est tout ce qui pousse autour de la vigne. Les mauvaises herbes pompent non seulement l'eau mais aussi tous les nutriments nécessaires au développement de la vigne et de ses fruits. Hors, ce n'est pas une raison pour utiliser des produits phytotoxiques sur une culture pérenne. Nous n'avons jamais utilisé de désherbant, mais toujours travaillé la terre en binant à la main dans un premier temps puis avec l'interceps quand les petits pieds de vigne sont suffisamment grands (photo). Donc le bio, pour nous, ça signifie : mal au dos, ampoules aux mains, perte de kilos superflux (mieux que 45 minutes de cardio). Avis aux amateurs ...
• Les traitements : Même sur une exploitation "bio", nous sommes obligés d'utiliser des produits tels que :
  • • le cuivre, dans la traditionnelle bouillie bordelaise, pour lutter contre la maladie du mildiou. Même si on l'utilise avec le plus de parcimonie possible, en petite dose, en préventif, il est tout de même là. On essaie de minimiser son utilisation mais impossible de le supprimer totalement. Nous en avons fait les frais il y a deux ans. 
    • Le souffre mouillable pour lutter contre l'Oïdium ou l'érinose. 
    • Et puis c'est tout. Pour le moment, nous n'avons pas eu à utiliser d'autre produit de lutte. Bien sûr, tous sont certifiés "bio" mais le cuivre reste du cuivre malgré le macaron, il est là.
• L'amendement : rien de mieux que la m... Le fumier de mouton (issu de l'agriculture bio) ou les déchets verts de vigne compostés. Le résultat semble satisfaisant.

Nous n'obtiendrons certainement pas les mêmes rendements qu'en conventionnel. C'est beaucoup plus de travail de la terre et beaucoup plus de manutention en général. Dans l'ensemble, nos vignes se développent et s'adaptent aux contraintes liées au bio (concurrence avec les adventices, pas d'engrais de synthèse). Mais on travaille sans aucun stress lié à la toxicité de ce que l'on touche tout au long de l'année et la terre est de plus en plus facile à travailler.

Au Jas de Bel Argent, ce n'est pas une alternative. Bien plus qu'une pratique culturale, le "bio" est un choix de vie.